Des virages serrés en vue pour la filière horticole

L’été qui se termine conclut une période particulière. L’année qui avait débuté sous les meilleurs auspices pour la filière s’est liquéfiée dans un printemps qui, sans être glacial comme en 2013, s’est montré capricieux au point de bloquer les ventes de manière significative. Le premier semestre 2019 est l’exact négatif de celui de 2018, avec un premier trimestre magnifique et un second atone (voir le bilan de fin de saison page 52). Mais c’est la suite qui laissera sûrement le plus de traces : on ne mesure pas encore quel sera l’impact des jours brûlants du début d’été sur la végétation. On a vu d’emblée des végétaux brunis mais, à plus long terme, comment ces plantes se remettront-elles ? Comment toléreront-elles les prochains épisodes extrêmes, les attaques de ravageurs et de maladies ? La réflexion sur la palette végétale, cruciale pour notre filière, prend encore cette année une dimension plus importante. Avec peut-être un avantage : la société tout entière semble avoir pris conscience de l’impact du réchauffement climatique sur notre vie de tous les jours. Il sera dès lors plus facile pour les gestionnaires de valoriser le rôle du végétal dans la régulation de la température de l’air ambiant. En contrepartie, le choix des plantes à mettre en œuvre sera toujours plus complexe à effectuer, entre des maladies et des ravageurs de plus en plus nombreux et des contraintes environnementales encore plus marquées. Cet enjeu d’avenir va fortement influencer l’autre sujet qui interroge la filière pour cette rentrée, à savoir le Salon du végétal (page 6). La nouvelle version de la manifestation, après des années en mode Angers/février et deux années en mode Nantes/juin, va devoir trouver un nouvel équilibre avec une organisation en septembre, sans changement de site, mais avec un recentrage sur le végétal et sur la distribution. Le pari est risqué. Les premiers signes, en particulier le nombre d’exposants, sont timides et le virage s’annonce serré. Mais quoi qu’il en soit, tout indique cette année que la filière va devoir faire preuve d’une agilité toujours plus grande face à un environnement qui change !